Karaté Jutsu
En France, on désigne la discipline du Karaté sous plusieurs termes : « karaté-jutsu » pour désigner la pratique traditionnelle et « karaté-do » pour désigner la pratique sportive (jutsu signifie « technique » alors que do signifie « la voie »).
Le Shōtōkan
Le Shōtōkanryu
L’histoire du Shotokan nous permet d’aborder la vie de celui dont la photo orne la plupart des dojos européens ; Gichin Funakoshi.
Né à Shun, en 1869, ce jeune homme commence à pratiquer l’Okinawa-Te vers l’âge de quinze ans, sous la férule son maître d’école. Celui-ci est le fils de Maître Azato. A l’époque, l’art martial d’Okinawa n’était pas enseigné au grand public. Plus tard, quand Maître Azato enseignera lui-même à Gichin Funakoshi, les cours auront lieu la nuit.
L’enseignement se déroule à l’ancienne, suivant le bon vieux précepte : « un kata en trois ans ». Maître Azato fait répéter à son élève, des centaines de fois, le même kata et cela pendant des mois. Dans l’ouvrage « Karate-dō, my way of life » Gichin Funakoshi raconte que cet entraînement lui apportait « exaspération et humiliation ». Ce livre, recueil d’interviews parues dans un quotidien japonais, constitue un document unique sur la vie de Funakoshi.
Contrairement à ce qui a été dit, Maître Azato avait un autre disciple, beaucoup moins connu, et qui apparemment n’a pas laissé de filiation : Chojo Ogosoku.
L’apport technique que Gichin Funakoshi utilisera plus tard pour créer son école, il le doit Maître Itosu. Mais, l’esprit de la pratique, le côté austère (répétition d’un même kata), lui vient de Maître Azato.
Funakoshi avait déjà plusieurs années de travail lorsqu’il a été présenté à Maître Itosu. Vu les dimensions restreintes de l’île d’Okinawa, tout le monde se connaissait ; Aussi, vers 1900, Funakoshi, qui avait alors une trentaine d’années, s’est entrainé avec les Maîtres Kiyuna, Niigaki et Sokon Matsumura, le professeur d’Anko Azato, Niigali, disciple de Yara, transmettra à Funakoshi, trois katas que l’on retrouve dans le Shotokan moderne : Niseishi (qui deviendra Nijushiho), Unsu, Sochin. En 1906, Gichin Funakoshi participe à la première démonstration publique de l’Okinawa-Te. Des représentants de l’administration japonaise, ainsi que des officiers de la Marine Impériale, assistent à cette démonstration qui de déroule à Okinawa. Mais, c’est en mai 1922 que Gihin Funakoshi effectue sa fameuse démonstration à Tokyo, à l’occasion d’une grande fête des sports, organisée par le Butokukai. Il a cinquante-trois ans et cette manifestation va changer sa vie.
LE DOJO « SHOTOKAN »
La construction du Shotokan débute en 1935 pour s’achever l’année suivante. Le dojo se trouve dans le quartier de Meijiro ku à Tokyo. L’argent provient d’une collecte organisée dans tout le pays. A l’origine, Shotokan désigne le bâtiment et non le style. « Kan » désigne le lieu, le dojo et « Shoto » est le pseudonyme sous lequel
O Sensei Funakoshi GICHIN, Fondateu du style Shotokan ryū Gigo Gichin, fils du Fondateur du Shotokan
Développement du karate-dō Shōtōkaï
En France plusieurs groupes Shōtōkai furent fondés. Nous y trouvons l’AKSER (Association internationale karate-do shotokaï Egamiryu®) qui est représenté dans sept pays – parmi lesquels Autriche, Grèce, Portugal, Brésil, Afrique du Nord, Japon et Canada – fondée et dirigé par William A. Schneider. Sensei Schneider pratique depuis plus de cinquante ans les arts martiaux. A. Schneider a appelé le style qu’il pratique « Egamiryu® » afin de le distinguer par rapport aux autres groupes Shōtōkai. Assistant durant plusieurs années de Sensei Harada, il perfectionnait son art durant ses séjours d’étude au Japon au cours desquels il fut l’un des derniers européens à suivre à Chiba en 1970 un stage dirigé par Maître Egami et auprès des élèves de Shigeru Egami.. Son deuxième dan lui fut délivré directement par Egami Sensei à l’université Gakushuin. William A. Schneider est détenteur de la plus haute gradation du Shōtōkai, le cinquième dan jusque dans les années 2003 au cours desquels d’autres européens du groupe de Murakami obtinrent, sur la proposition de A. Schneider le 5ème dan de la FFKDA. Il détient par ailleurs le grade de sixième dan de la fédération française FFKDA. En 1997 il fut proposé pour un Menkyo kaiden par un collège de Kyoshi de l’Akser et obtint la distinction de Hanshi.
Les spécificités de la méthode Shotokaï
« On ne doit pas chercher la victoire sur un adversaire mais contre soi-même et l’harmonie avec les autres » (Maitre Egami).
C’est une des raisons de la séparation des deux styles Shotokan et shotokaï. Décontraction, fluidité, et naturel : Un autre concept » le travail en décontraction » avec la recherche du naturel et la fluidité des déplacements ainsi que des techniques. On peut constater que le travail de certaines écoles Shotokaï est moins fluide ou plus contracté que d’autres.
La forme du poing :
Pour amplifier l’effet d’impact, la forme du poing est modifiée en nakadate ippon ken (majeur sorti) ou shoken (index sorti) pour dissiper un maximum d’énergie sur une minimum de surface.
LE STYLE SHOTOKAI ET SHOTOKAI EGAMIRYU®
De visu et à l’inverse du Shotokan, le vecteur de la puissance en shotokaï n’est pas seulement la hanche mais le corps tout entier qui se meut d’un seul tenant à grande amplitude. Le rôle de la hanche est simplement déclencheur. La particularité du Shotokaï est d’essayer d’aller très vite et d’aller très loin. Ce style vise à des mouvements très amples, souples, fluides, rapides et puissants. Un mouvement ample peut être extrêmement rapide, c’est un problème de coordination. Projeter la masse de son corps vers le partenaire et le transpercer, en utilisant son inertie.
L’harmonie du corps et de l’esprit
On ne peut pas séparer le corps de l’esprit, c’est pour cela qu’il faut éduquer aussi le mental par des exercices appropriés (respiration, Ki…). Le mental est prédominant bien plus que la technique. Si on ne peut pas contrôler l’esprit, on ne pourra jamais contrôler le corps.
Des postures très basses pour amplifier la difficulté du travail et renforcer le corps et l’esprit.
Midaré Le Midaré (nom inventé par Murakami pour le ren kumité comme l’a conçu le Maître Shigeru Egami) est la technique la plus élaborée pour développer le sens du combat que l’on puisse pratiquer dans les Arts Martiaux. Forme de combat où, tour à tour, l’un se trouve toujours dans la position d’attaquant et l’autre dans celle de l’esquive, le Midaré développe et aiguise tous les sens. La situation de danger crée l’atmosphère réelle du combat. La liberté totale du mouvement et l’harmonie qui se tisse entre les deux partenaires permettent d’atteindre la plénitude ultime.
Ren kumité (ren tsuki kumite – ren keri kumite – ren ju kumite) Combat codifié aux techniques définies par avance sauf pour le ren ju kumite. Tori attaque sans cesse jusqu’à épuisement, Uke esquive sans cesse et veille à une attitude de zen no zen (anticipation d’une réaction à l’attaque), il arrête l’exercice Uke quand il constate que Tori n’est plus agressif..
La recherche d’Irimi C’est un mot qui se compose du verbe « hairu » qui signifie entrer et du nom « mi » qui signifie corps (entre dautres). Le terme est donc on ne peut plus clair : littéralement cela veut dire « entrer dans le corps ». L’image la plus évidente est à chercher du côté du Sumo. Il s’agit pour le sumotori d’entrer de tout son poids, de plein fouet, dans l’adversaire, sans se poser de questions quant à l’agressivité qui doit être totale à ce moment-là. C’est donc une attaque au sens le plus pur.
Shukokaï-Taniryu
Maitre Tani a étudié avec Maitre Myagi Chojun créateur du Goju ryu venu du Naha-te (techniques courtes, lentes et circulaires insistant sur la respiration) style Shorei et avec Maitre Mabuni Kenwa créateur du Shito ryu venu aussi du Naha-te et du Shuri-te, (technique longues, souples et rapides) style Shorin
En 1968 Maitre Yoshinao Nambu élève de Maitre Tani responsable du Shukokai France a rendu très populaire ce style. Il a ensuite crée le Sankukai puis le Nambu do. Maitre Suzuki Yasuhiro lui succéda comme responsable du Shukokai Europe.
Le Shukokai a formé de nombreux Maitres et experts qui ont créé leur style et d'autres qui continuent à enseigner le Shukokai. Plusieurs organisations se sont créées
La recherche de Maitre Tani a permis de développer la vitesse et l'impact à travers l'étude du mouvement du corps notamment le double mouvement des hanches (double twist)
Maitre Tani insistait surtout sur la décontraction (pas de tension inutile) ce qui permet un déclenchement plus rapide. La tension dot être uniquement au moment de l'impact mais sans arrêt du corps. Si le corps est contacté en permanence dans la pratique, on force et on le blesse. Cela limite la vitesse d'exécution et de ce fait l'efficacité .Aucun blocage que des attaques et des esquives
Maitre Tani était très attaché au respect du corps, sa technique permet de comprendre la biomécanique de celui-ci sans le contrarier et aller dans un mouvement naturel. L'intelligence du corps et sa force , en schématisant , vient de sa dualité avec les muscles agonistes( propulseurs ) et les muscles antagonistes,( qui retiennent ) En coupant l'influx nerveux sur les antagonistes on annule cette mauvaise retenue ( tension ) et réduit cette dualité pour retrouver la dynamique originelle .
La devise de Maitre Tani était Chi To Gyo (CHI ET GYO)
CHI (sagesse, le savoir, la connaissance, l’intelligence)
To (et)
GYO (la pratique, s'entrainer en suivant une voie)
Sa philosophie était que le résultat d'une confrontation devait être décidé dans une seule technique selon la manière de Samouraïs d'antan
Maitre Tani avait une vision mondiale du Shukokai, beaucoup de techniques étaient nommées en Anglais
Le Shukokai avait été axé sur la compétition mais est resté attaché aux anciennes racines pour l'efficacité, sans concession, pour ne pas perdre la dure réalité du combat, mais derrière ce travail d'efficacitén une petite histoire pour comprendre la recherche philosophique.
Un Maitre avait trois fils pour sa succession. Il les convoqua un par un :
Il cache un pot de terre au-dessus de la porte qui tombe lorsque l'on ouvre celle ci
Le premier fils, lorsque le pot tombe, donne un tsuki et le pot vole en éclat
Le second fils, lorsque le pot tombe, s'écarte et le pot se fracasse au sol
Le troisième fils, lorsque le pot tombe, esquive, rattrape le pot, le pose délicatement et va saluer son père
Travailler l'art du combat sans perdre le sens des réalités
Le sage comprend au clin d'œil
L'ignorant au coup de poing
Voici l'origine et le sens qu'a insufflé Maitre Tani. J'essaie de continuer sur cette voie et de transmettre ce qui, un jour, m’a aidé et a changé ma vie. Je vous souhaite une bonne pratique
Patrick Brabo
Il reçut l’approbation et le soutien des maîtres Gichin FUNAKOSHI, MOTOBU, MIYAGI, et ainsi que l’autorisation de Kenwa MABUNI, pour créer sa branche de karaté : TANI HA SHITO RYU, dont le fief est la ville de KOBE. En tant que professeur, Maître TANI possédait des atouts sur le plan de la pédagogie, de la communication, et des relations humaines.
Juste après la seconde guerre mondiale, la pratique des arts de combats violents comme le Karaté, était prohibée. Il fallait trouver des astuces pour continuer à se réunir et pratiquer en secret. Il créa alors l’association SHUKOKAI pour se réunir et étudier le « do » : la voie, alors que le « jutsu » : la pratique de la technique, était interdit.
le nom du style dérive ainsi de ce contexte historique
修« SHU » ≈ ‘Etudier’ 交 « KO » ≈ ‘Se réunir’ 会 « KAÏ » ≈ ‘Association’
流 = « style, méthode »
« SHUKO » ≈ ’côtoyer’, ‘comité’, ‘aller vers les autres’, ‘Ambassadeur’
Il modernisa alors la pratique du karaté Shito Ryu, cadré dans un style plus sportif, au sein d’une nouvelle école baptisée SKUKOKAÏ : TANI Sensei, a alors suivi les traces des anciens précurseurs d’Okinawa pour enseigner le Karate-do dans tout l’ouest du JAPON dès 1948 en commençant par la ville de Kyoto.
谷長派糸東流
Tani-Ha Shitoryu
Il forma de nombreux élèves qui brillaient aux compétitions Kumité et Kata. Cette école acquiert alors la réputation d’être particulièrement efficace en compétition. Pour s’ouvrir à l’étranger, il organisa des stages et démonstrations à Hawaï, qui eurent pour conséquence de fasciner les Américains, les Européens, puis l’Europe et l’Afrique, par le biais de Maître NAMBU Yoshinao, qui a été l’éclaireur Budoka.